Thursday, October 12, 2006

Le Dernier Espoir ?

"La nuit, le regard rivé à l'oeilleton de caoutchouc de son télescope personnel installé sur une terasse, enveloppé dans une couverture, il lui arrivait d'imaginer qu'un jour l'un de ses projets aboutirait.
Alors il partirait là-bas.
Loin devant.
Plus loin, toujours plus loin.
Il quiterrait cette Terre où il se sentait chaque jour plus étranger."


- "Juste une petite modification : votre projet s'appelle VS pour "Voilier Solitaire", c'est ça ?
- Oui je suis allé au plus simple.
- Je voudrais que vous l'appeliez autrement : "D.E."
- Pour ... ?
- "Dernier Espoir". Parce que, à mon avis, ce projet est bien plus qu'une simple excursion dans les étoiles. C'est peut être notre dernier espoir. Vous avez vu les actualités ?"


"Ne pas souffrir peut tuer.
Il réceptionna encore un peu de la souffrance du monde telle qu'elle était présentée aux actualités et après avoir bu ce bol de sang, comme dopé, il se jeta à corps perdu dans le travail."


- "Il faut intégrer la notion de "Paradoxe". Par exemple nous pensons que le jour nous voyons mieux que la nuit. C'est faux, le jour nous discernons des événements tout au plus à quelques dizaines de kilomètres, et dans le ciel notre vison est limitée par les nuages ou la couche atmosphérique. Alors que la nuit ... la nuit nous percevons des étoiles à des millions de kilomètres. La nuit nous voyons loin, nous voyons dans l'espace et dans le temps.
Le millardaire, amusé par cette remarque, alluma son cigare.
- Et comme par hasard c'est au moment où nous pouvons scruter le plus de choses, que les gens dorment et ne pensent pas à regarder ... "


- "Après tout c'est peut-être un éternel recommencement qui a pris sa source il y a très longtemps et continuera encore. Cela fait peut être cent Terres dans le passé qu'il y a des Papillons des Etoiles avec des humanités survivantes. Et peut être qu'il y aura encore cent Terres dans le futur. Et chaque fois les enfants des survivants oublient d'où ils viennent et se croient sur l'unique Terre."

Le Papillon des Etoiles
Bernard Werber


Wednesday, October 04, 2006

Vision

Si toute l'histoire de l'humanité était ramenée au laps de temps d'une semaine, une journée équivaudrait à 660 millions d'années.
Imaginons que notre histoire débute un lundi à 0 heure, avec l'émergence de la Terre en tant que sphère solide. Lundi, mardi et mercredi matin, il ne se passe rien, mais mercredi à midi, la vie commence à apparaître sous forme de bactérie.
Jeudi, vendredi et samedi matin : les bactéries pullulent et lentement se dévellopent.
Samedi après midi, aux alentours de 16 heures, surgissent les premiers dinosaures, lesquels disparaîtront cinq heures plus tard. Quand aux formes de vie animale plus petites et plus fragiles, elles se répandent de manière anarchique, naissent et disparaissent, ne laissant subsister que quelques espèces rescapées par hasard des catastrophes naturelles.
Ce même samedi, l'homme apparaît à minuit moins trois minutes. Un quart de seconde avant minuit, les premières villes sont là. A un quarantième de seconde avant minuit, l'homme lance sa première bombe atomique et s'éloigne de la Terre pour poser le pied sur la Lune.
Nous imaginons posséder une longue histoire, mais en fait nous n'existons en tant qu'"animaux modernes conscients" que depuis un quarantième de seconde avant la fin de la semaine de notre planète.

Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V

Extraction du Souffle des Dieux